Chédigny par Nicholas Tomlan

Chédigny, village jardin, est un lieu tout à fait exceptionnel pour les amoureux des roses. Partons à sa découverte à travers le regard de Nicholas Tomlan, designer de jardins et directeur botanique du Château de Chenonceau.

Vous êtes américain. Par quels chemins un enfant qui a grandi aux USA devient-il un jour le directeur botanique des jardins du Château de Chenonceau ?

C’est une longue histoire, pas classique. J’ai étudié la science des plantes avec une spécialisation en horticulture ornementale à l’université du Delaware, près de Philadelphie. À peine diplômé, j’ai été recruté par un grand jardin très connu aux USA, Longwood gardens. C’est un lieu très populaire qui accueille plus de 1,4 millions de visiteurs chaque année. Je suis resté 15 ans à travailler dans les 400 hectares de jardins. Ça a été une école fantastique avec toute une armée de collègues passionnés et super pointus sur les différentes familles de plantes. J’ai tout appris là-bas, et j’y ai aussi rencontré mon épouse, française, qui était venue faire un stage à Longwood. C’est avec elle que j’ai découvert la France pendant les vacances.

Je suis tombé sous le charme du pays et en 2014 nous avons traversé l’Atlantique pour démarrer un projet de vie ici. J’ai envoyé des CV à une sélection de sites parmi lesquels le Château de Chenonceau. Ils créaient un poste de directeur botanique, un poste au-delà du simple maintien des jardins existants, mais aussi un super laboratoire pour la création. J’ai été recruté et je me suis installé dans le Val de Loire.

J’ai commencé par la création du jardin hommage à Russel Page, d’après des dessins originaux du célèbre architecte paysagiste britannique. Je continue aujourd’hui à travailler avec Chenonceau, mais j’ai aussi créé ma société. Je réalise des jardins originaux en France comme à l’étranger.

Quelles ont été vos impressions, vos émotions, quand vous êtes venu découvrir Chédigny pour la première fois ?

La première fois que je suis venu, je venais de prendre mes fonctions à Chenonceau. Je connaissais Villandry et Chaumont- sur-Loire, et je voulais découvrir tous les sites botaniques et les jardins de ma région d’adoption. J’ai été très impressionné par les plantations et, c’est important pour un jardinier, toutes les étiquettes portaient les noms de toutes les variétés de roses. Même quand on est très spécialisé, c’est difficile de toutes les connaître.

Ici il y a plus de 350 variétés différentes, parfaitement mises en valeur dans les rues et sur les façades des maisons. Ce que j’adore aussi à Chédigny, c’est la diversité végétale. Il y a toutes les gammes de rosiers (grimpants, lianes, arbustifs, ...) et aux pieds il y a plein de plantes vivaces, des graminées, des fleurs. Quand je viens ici, à chaque fois je me demande pourquoi les autres villages ne font pas la même chose ! C’est tellement apaisant. Chédigny c’est vraiment unique. C’est le meilleur exemple de ce que l’on peut faire pour végétaliser. C’est la preuve concrète que c’est possible. J’utilise des photos du village que je montre à mes clients pour les inspirer.

Quels sont vos spots et vos variétés de roses préférés ici à Chédigny ?

J’ai eu une actualité intense ces deux dernières années, et je n’étais pas revenu sur ce laps de temps. J’ai vu que les équipes avaient continué à créer, à adapter, à harmoniser les espaces. Le travail ici est très sérieux, très inspirant. J’adore les roses parfumées, nombreuses à Chédigny. À Longwood, j’ai eu à créer un jardin sur le thème des parfums, ça m’a sensibilisé. Une rose magnifique sans parfum, c’est une déception totale pour moi. J’aime aussi les variétés de roses anciennes. C’est beau d’imaginer qu’au 17e ou au 18e siècle, nos aïeux ont respiré les mêmes senteurs que nous aujourd’hui.

Dans ce village jardin remarquable, si vous en aviez la possibilité, y’a-t-il un espace que vous aimeriez paysager ?

On voit qu’ici, à Chédigny, c’est un jardin en constante évolution. C’est vivant, il y a une histoire, une âme. C’est difficile d’imaginer dessiner quelque chose à ajouter ici, les espaces ont évolué de manière assez naturelle, accompagnés par le regard et le savoir-faire des jardiniers. Il règne une harmonie dans laquelle ce serait très compliqué d’imprimer une marque. Je serais très honoré de créer une installation ici, mais la réflexion pourrait me prendre 2 ou 3 ans.

À Chédigny, on voit que les personnes qui s’occupent de ces espaces ont la passion de leur travail. Quand un jardinier aime son jardin, ça se voit, ça se ressent. Il y a un soin du détail, une recherche des variétés idéales partout où on pose les yeux.

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