Le gemmail : art de verre et de lumière à Montrésor

Le gemmail, rien que son nom intrigue ! Avec 2 "M", ce n’est pas une nouvelle messagerie mail qui vous attend à Montrésor. Le gemmail est bel et bien art surprenant dont vous vous dévoilons quelques secrets.

Direction la Halle des Cardeux, en plein cœur de ce village labellisé parmi « les plus beaux villages de France ». Au rez-de-chaussée de cette édifice du 18ème siècle un panneau renseigne sur l’origine sémantique de cet art : c’est la contraction de deux mots « gemme » pierre précieuse, et « émail » -le liant qui sert à les assembler- qui lui a donné ce nom.

A l’étage, on est surpris par la pénombre. Bois, tomettes rouges et  pierres de tuffeau habillent ce lieu atypique et une douce musique accompagne la visite. De part et d'autre de l'allée centrale, le regard est attiré par des puits de lumière dans la pénombre des petites cellules où jadis travaillaient les cardeux (artisans qui transformaient la laine des moutons en pelotes).

De loin, le gemmail a un air de famille avec le vitrail. En s'approchant, le mystère s'épaissit et on reste un peu perplexe face à ces oeuvres originales dont la technique n'est familière qu'à très peu d'artistes et d'artisans. Le gemmail est enfermé dans un cadre qui le maintient, un peu comme une pierre précieuse dans son écrin. Inclassable et unique, entre vitrail et peinture, son processus de création a de quoi surprendre.

Les panneaux de médiation permettent d'en apprendre. Pour réaliser une pièce en gemmail, il faut assembler et superposer les morceaux de verre sur une grande plaque transparente rétro-éclairée. La chaleur d'un four fusionne les morceaux entre eux pour constituer un bloc compact ayant gardé toutes les nuances de couleurs et de formes. C’est un peu comme un tableau composé avec des morceaux multicolores de verre.

Des artistes renommés ont eu recours à l'art du gemmail : Cocteau, Braque ou Toffoli ! Vous découvrirez quelques-unes de leurs créations dans la vingtaine d’œuvres qui sont présentées.